... dans l'Antiquité, la marelle est un labyrinthe où l'on pousse une pierre - c'est à dire l'âme - vers la sortie.
Roger Caillois
L’équilibre du corps toujours en jeu, à cloche-pied, il faut aller plus loin. Comme dans la marelle persane sauter de maisons en recoins, de fatigue en étoiles et d’étoiles en autre monde.
Le dessin du jeu de marelle se transforme au gré des croyances, des lieux et du temps.
Sur les trottoirs son tracé à la craie fait rêver. Y sont nommés parfois le soleil, la terre, la lune, l’enfer et la prison ... Surgissent dans la mémoire le litanie des chiffres, les chansons et ritournelles, comptines et petits vertiges.
Ce jeu qui s’amuse de toutes les perspectives en mettant le point de fuite sous le pied lève toujours chez moi des désirs de voyages.
A défaut de figurer le corps, pour ne pas l’oublier, je lui invente un espace où il trouve son écho, son reflet, sa danse. Sculpter une marelle est ce prétexte.
Jean-Paul Philippe